Petite radiographie (non nucléaire) de la politique d’aménagement du massif telle qu’elle se pratique.

Dans les politiques touristiques et d’aménagement du massif, on constate qu’en matière d’équipements la réflexion porte majoritairement sur des investissements dits structurants. Coût élevé d’investissement supporté par les contribuables, sans aucune garantie de rentabilité, avec plutôt une garantie de gestion déficitaire. Les activités rentables et peu coûteuses en investissements étant dés la conception, confiées et/ou laissées au privé. En hiver, location d’équipement pour le ski et restauration, en été, restauration et bar. On applique dans la montagne le modèle économique des grands centres commerciaux : une très grande surface censée attirer la grande foule, avec autour des commerces plus petits venant compléter l’offre. Mais peut-être nos aménageurs ne s’en sont-ils pas rendu compte, la montagne n’est pas un centre commercial.

Quelques exemples :

Equipements financés par le contribuable : les stations d’hiver du Markstein, du lac Blanc et du Ballon d’Alsace. La luge d’été du Markstein. Tous ces équipements sont ou seront déficitaires. Les investissements dans les stations de ski (enneigement artificiel, installation de remontées mécaniques plus performantes, etc .. sont réalisées dans la plus grande irresponsabilité, sans tenir compte des incertitudes de plus en plus grandes concernant l’enneigement et la possibilité de faire fonctionner les canons à neige dans un avenir proche. Dans les stations alpines d’Autriche, plus aucun investissement n’est engagé en dessous de 1600 m, et cela depuis plusieurs années.

Equipements financés par le privé : la station de ski de La Bresse. L’aménageur contrôle tous les éléments de la chaîne : la location, la restauration, les remontées mécaniques. Il n’en demeure pas moins qu’il cherche et réussit à faire payer le coût des équipements non rentables comme les parkings au contribuable. Cette station est disproportionnée par rapport aux possibilités du site, embouteillages aux remontées embouteillages sur les pistes, embouteillages sur les routes d’accés, stationnement sauvage etc. La recherche effrénée de retour sur investissement rapide, pour ne pas dire trivialement, la recherche de profits à tout prix, a conduit à ces aberrations où, en dépit d’une communication outrancière voulant nous faire accroire que tout est beau dans le monde des bisounours et de Labellemontagne, même les clients ne s’amusent plus des bienfaits de la glisse et certains d’entre eux préfèrent se tourner vers d’autres sites plus conviviaux.

D’autres stations de ski privées à taille « humaine » existent sur le massif et fonctionnet bien en donnant satisfaction à tout le monde, clients et exploitants.

Les institutions en charge du massif chargés de mettre en musique ces politiques d’aménagements, le Parc Régional et le Commissariat de massif ont toutes deux inscrites dans leurs missions, l’aménagement et la protection du massif. La réalité montre que la seule mission qui compte, c’est l’aménagement, la protection intervenant pour tenter de limiter les impacts des aménagements extravagants qu’ils valident. C’est donc un faux semblant les seules réelles mesures de protection sont des dispositifs qui ont une origine européenne (Natura 2000) nationale ou régionale (zones naturelles) et qui ne couvrent qu’une petite partie du massif

Tout le monde s’accorde à dire que nous sommes sur un petit massif, d’accès très facile et dont l’environnement présente des caractères exceptionnels. La raison voudrait que les aménagements tiennent compte de cette réalité, et respectent la flore, la faune, les paysages et la fragilité des lieux, qu’ils s’appuient sur les activités existantes et les hommes qui y vivent. C’est tout le contraire qui est fait, et si nous ne réorientons pas radicalement ces politiques à courte vue destructrice de l’environnement et qui visent à faire du massif un terrain de jeu artificiel, les conséquences ne manqueront pas de se faire sentir tôt ou tard.

Les manifestations :

Il en va pour les manifestations organisées sur le massif comme pour les aménagements. C’est le gigantisme qui est de règle, là aussi sans qu’aucune attention ne soit portée à l’environnement.

Le Mudy run À La Bresse 5000 participants (aucune limitation du nombre de participants par les autorités)

les pratiques nouvelles :

dés qu’une nouvelle pratique sportive et/ou de loisirs apparaît, la première des questions à se poser serait de notre point de vue celle-çi : cette pratique est-elle compatible avec le milieu, l’environnement, et si oui à quelles conditions ? Il n’en est rien, poser cette question serait selon certains attenter à la liberté ! Ils oublient de préciser de quelles liberté il s’agit, sans doute celle de dégrader et de détruire pour la satisfaction d’un plaisir égoïste, sans oublier bien sur la liberté du commerce pour laquelle il faut un nouveau produit une nouvelle mode chaque saison pour assurer la survie d’un système qui a depuis longtemps vendu ce qu’il lui restait d’âme pour l’odeur de la monnaie.

La concertation : dernière roue du carosse ou la place laissée aux associations de défense de l’environnement est celle de la potiche sur un strapontin !

email
This entry was posted in Assemblée Générale 2015. Bookmark the permalink.

Comments are closed.